Histoire locale
Un peu d’Histoire :
Qui saurait encore dire combien d’Artisans et Commerçants travaillaient sur la Commune du HORPS au début de ce siècle ? …
Pour rafraîchir un peu les mémoires, voici la liste de ceux qui avaient pignon sur rue en 1909 pour servir les 1245 Horpéens :
– 2 Bouchers, 2 Bouilleurs, 1 Boulanger, 2 Bourreliers, 9 Cafés, 2 Chapeliers, 3 Charpentiers, 4 Charrons, 3 Coiffeurs, 1 Cordier, 2 Cordonniers, 7 Couturières, 1 Marchand d’Engrais, 6 Epiciers, 4 Marchands de Faïence, 1 Horloger, 2 Hôtels, 4 Maçons, 3 Maréchaux, 1 Mécanicien, 3 Menuisiers, 2 Modistes, 1 Hongreur, 1 Sage Femme …
L’HISTOIRE DU HORPS AVANT LA REVOLUTION :
Selon les sources, l’origine du nom du HORPS est controversée. Pour certains, ce nom viendrait de “limites” et pour d’autres, il serait issu d’un mot germanique signifiant marécage.
Toujours est-il que, comme dans toute la région, les terres du HORPS étaient entièrement recouvertes de forêts au début du Moyen âge.
Les premiers témoignages d’une présence humaine dans la région sont constitués de vestiges mégalithiques (pierres à écuelle) situés à mi chemin de CHAMPEON et du HORPS au lieu dit de la “Chaire au diable”.
Ce n’est qu’à partir du XIIè et XIIIè siècle, donc de l’époque féodale que se retrouvent les premières mentions relatives à notre localité :
Ecclesia de Horp en 1186
La paroisse dou Horp en 1282
La paroisse du Horp… le sire du Horp en 1312
La terre et ville du Horp… les moulins foulerez du Horp en 1401
(Chartrier de Lassay)
Magma décima du Hourp en 1434
Ecclésia Sancti Petri de Horpo en 1567.
Qui étaient les seigneurs du HORPS dans ces époques lointaines ?
Dès le XIIIè siècle, la seigneurie du HORPS relevait à foy et hommage lige de la Châtellenie de LASSAY. Les seigneurs étaient tenus payer par chacun an vingt cinq livres à la recette de cette châtellenie.
Les domaines concernés couvraient un territoire grand comme la commune actuelle du HORPS et l’ancienne commune de COURBERIE.
Vers le milieu du XIVè siècle, après avoir été la possession des seigneurs de Couterne ; Annette de Couterne, héritière de la maison porte en mariage la terre du HORPS avec celles de Couterne à Guillaume des Vaulx, seigneur des Vaulx en CHAMPEON.
C’est ainsi qu’elle fut possédée successivement par Guillaume, Jéhan et Geoffroy des Vaulx qui comptaient parmi les plus puissants seigneurs du Bas Maine.
Ils furent chacun en leur temps capitaines de Mayenne.
Geoffroy des Vaulx meurt en 1439 sans postérité.
La terre du HORPS passe alors à sa tante. Guillemette des Vaulx, veuve de Guillaume du Bois Froult qui la transmit à son petit fils, René de Chauvigné.
Après ce dernier, ses descendants en ligne directe : François puis Louis et Roland de Chauvigné en héritèrent. Roland de Chauvigné n’ayant laissé que deux filles, l’aînée de celles-ci, Judith eut la terre du HORPS en partage.
Elle avait épousé en premières noces le fameux Louis Hurault, seigneur de Villeuisant qui avait été nommé en 1587 gouverneur du Château de Lassay par Henri III.
Il fut surpris et mis à mort le 15 Juin 1589 dans la chapelle ND du Rocher, proche du château par Charles du Bellay, seigneur du Boisthibault.
Celui ci était un des principaux chefs du parti de la ligue dans le Bas Maine.
L’année suivante, Judith de Chauvigné se remarie avec Jehan de Madaillan, seigneur de Montataire et gentilhomme calviniste qui suivait la fortune du roi de Navarre, le futur Henri IV. De cette union naquit Isaac de Madaillan qui se rend en 1639 acquéreur de la châtellenie de Lassay. Il obtint quelques années après du jeune roi Louis XIV l’érection en marquisat des terres de Lassay, du Boisfroult, du HORPS et de Lamboux réunies.
Dès lors, jusqu’à la révolution qui provoqua la disparition de l’ancien régime, la terre et seigneurie du HORPS au lieu de relever comme auparavant des seigneurs de Lassay fut directement possédée par eux.
Les différents fiefs et domaines qui relevaient de la seigneurie du HORPS :
De la seigneurie du HORPS, relevaient soit à foy et hommage, soit autrement un certain nombre de terres nobles ou roturières avec constructions seigneuriales dont les plus considérables étaient celles de la Barre, de la Malindrière, de la Varie, de la Coispellière et de Lamboux.
La Barre : Ce fief est certainement le plus connu et le mieux conservé. De jolies sculptures restent visibles. Au siècle dernier, la vieille chapelle avec ses bénitiers était signalée comme servant de grange. Cette terre a été longtemps possédée par une famille de Couterne, branche cadette de ces seigneurs de Couterne, seigneurs du HORPS depuis le XIIè siècle. Ceux ci étaient connus sous le nom de la Barre avant de reprendre le nom des de Couterne. Ces seigneurs possédaient également la terre seigneuriale du Perray en Montreuil. Les maîtres successifs de la Barre furent :
– Robin de la Barre qui vécut de 1388 à 1409
– Guillaume de Couterne de 1451 à 1482
– Etienne de Couterne de 1485 à 1495
– Robert de Couterne en 1503 avant sa veuve en 1504
– François de Couterne de 1514 à 1535, mari de Hardouine de Launay
– René de Couterne de 1554 à 1580. Il avait épousé Julienne Le Métayer en 1561 et fut élu le 8 Octobre 1568 par les gentilhommes de la province du Maine, assemblés au Mans pour commander le ban et l’arrière ban de cette province.
Une lettre patente de Charles IX du 18 Octobre suivant le confirme. Il le nomma également en 1570 chevalier de l’ordre St Michel.
A cette époque troublée des guerres de religions, les ligueurs se livrèrent à de grandes violences dans la région.
Un certificat de catholicisme signé S le Cordier fût délivré en 1577 :
“J’ai soulez signé à tous qu’il appartiendra que en la paroisse
“du HORPS est demeurant noble René de Couterne, seigneur de
“la Barre, fidelle et catholique de l’église romaine, ensemble
“Guillaume de Couterne, frère puîné du diet seigneur de la Barre
“aussi fidelle et quatholique.
“Faict sous mon sang, le treizième jour de Febvrier de l’an 1577.”
– Claude de Couterne de 1597 à 1627, mari de Jeanne de Tremblay avant de se remarier avec Suzanne de Bois.
– René de Couterne de 1634 à 1677, mari de Anne de Moulins
– Louis de Couterne de 1679 à 1700, mari de Anne Jacquet. Ces derniers figurent souvent comme parrains et marraines sur les registres paroissiaux du HORPS. Ils moururent sans postérité et leurs héritiers vendirent la Barre et Perray à Monsieur Denis Poullard, conseiller au siège présidial du Mans. Il mourut en 1743 et ses enfants possédèrent ces terres jusqu’en 1769.
La Malindrière : Cette terre relevait à foy et hommage de la seigneurie du HORPS. Elle fût possédée au XIVè siècle par les de Retz, seigneur de Melleray. Elle échut à la suite d’un partage vers le milieu du Xvè siècle à Etienne de Villiers par sa femme. Elle eut ensuite pour possesseurs successifs :
– Michelot de Villiers, ancien homme d’armes de la garnison de Durtal, mari de Anne de Buffes, dame de Mondan.
– Jehan de Villers, seigneur de Mondan, maître d’hôtel de Catherine d’Alençon, comtesse de Laval et maître des eaux et forêts du Sonnois.
– Guillaume de Villiers qui en fit foi et hommage en 1516 au seigneur du BoisFroult.
– Louise de Villiers, femme de Jehan de Larray, chevalier de l’ordre du roi, seigneur d’onglée. Au début du XVIIè siècle (avant 1623), les héritiers de cette dernière vendirent la Malindrière à Thomas Hardas, seigneur de Linthes qui s’était déjà rendu en 1603 acquéreur de la terre d’Hauteville. Depuis lors, la Malindrière devint une dépendance de la terre d’Hauteville.
La Varie était une terre seigneuriale avec vassaux aux environs. Au siècle dernier, un pignon très curieux datant du XIVè siècle caché par la grange était signalé ainsi qu’une superbe cheminée de la même époque. La Varie était alors possédée par les Le Vayer (elle s’appelait Vayerie dans les anciens titres). Elle devint au XVIè siècle propriété des de Chauvigné qui la rattachère à leur domaine du HORPS.
La Coispellière : Cette seigneurie devait faire “foy et hommage lige” au seigneur de Lassay. Elle était tenue de lui faire par chacun an en terme d’angevine, treize sols trois derniers tournois de taille.
Lamboux : Ce fief s’étendait en partie sur les paroisses du HORPS et de Courberie. Possédé au Xvè siècle par les seigneurs de Marcillé, il passa au commencement du XVIIè siècle au seigneur de Lassay qui en fit un fief de son domaine devenu marquisat.
En conclusion, d’après les mémoires sur la généralité de Touraine, de l’Anjou et du Maine de 1664 à 1689, les terres nobles du HORPS étaient ignorées ou peu considérées en haut lieu. Le terroir était décrit comme étant maigre, propre au seigle, avoine et carabin et le tiers est en landes et brières sans aucune vigne. Pour se faire une idée des charges pesant sur les roturiers ; sur 237 feux, personne n’est exempt de la taille. Les impositions représentaient 4900 livres tournois en 1679.